lundi 27 octobre 2008

Communiquer

Qu'est-ce que travailler dans la "communication"?

C'est un vaste domaine, la diversité des matières qui compose le cursus d'études universitaires en communication en attestent : théories de l'information et de la communication, sémiologie, psychosociologie, marketing, informatique, sciences cognitives, ergonomie, économie, droit, culture générale...
Je conçois le métier de "communiquant" comme la faculté de retranscrire une idée et l'adapter sur différents supports (parole, papier, électronique, audio,...), être le "médium", c'est-à-dire l'intermédiaire entre l'idée et le Signe.

Bien sûr la communication recouvre de nombreux métiers, cela peut passer par le journaliste de presse, le présentateur TV, le chargé de communication d'une Direction de la communication, le publicitaire ou le concepteur rédacteur...
Chaque métier développe ses qualités spécifiques, mais leur point commun est la diffusion d'un message.

Si l'on suit cette idée Jésus Christ travaillait dans la communication en plus de la charpenterie!

Voilà donc l'aspect essentiel de ce métier, et Dieu sait que ce n'est pas donné à tout le monde de savoir communiquer! C'est bien une chose qui s'apprend! D’ailleurs si ça ne tenait qu'à moi j'enseignerai certaines matières de mon cursus universitaire au collège, je pense plus particulièrement à la sémiologie où à la psychosociologie (disciplines passionnantes qui ouvrent l'esprit, surtout quand on a la chance d'avoir des professeurs qui savent communiquer justement!).

Le manque de communication est source de graves problèmes dans notre monde, que ce soit dans la sphère familiale au niveau du couple par exemple, ou à l'échelle d'un pays, la guerre étant l'exemple le plus malheureux et le plus intemporel aussi.


Comment fait-on pour communiquer?

Tout d'abord je pense que communiquer c'est d'abord savoir écouter, anticiper les attentes, les besoins de son interlocuteur, s'imprégner de son être, compatir d'une certaine façon. Quand je dis ça, je ne veux pas dire faire semblant, de manière hypocrite ou avec ironie et cynisme, je pense à une interaction sincère où l'on oublie son Ego sans le dissoudre pour autant mais en l'élargissant par la prise en compte de la vision différente d'Autrui.
Cette première étape est essentielle car l'écoute conditionne ensuite la transmission du message, en effet c'est en adaptant ce dernier au vécu de l'individu que l'on parvient à capter son attention, le faire réagir: on a tous besoin de s'identifier, c'est le principe même de la conception d'un livre ou de la réalisation d'un film.
Nous avons tous garder cette part d'enfance qui nous poussait à nous identifier à des personnages de fiction, des super héros, nous réagissons lorsqu'on nous raconte une histoire qui fait écho à notre vie; Jean De La Fontaine l'avait comprit c'est pourquoi ses Fables ont encore autant de succès au XXIème siècle.
Ainsi la clé de la communication c'est transmettre un message par le biais d'archétypes, de symboles, d'un code compréhensible par tout le monde et qui puisse résonner avec la vie de tout un chacun.


Ce code doit-il être complexe?

Non, au contraire, c'est en allant chercher dans les valeurs essentielles partagées par l'humanité que l'on extrait les meilleurs campagnes de communication. Quoi de plus rébarbatif qu'un professeur de maths en train d'expliquer son équation au tableau...ce n'est pas le Logos (situé dans l'hémisphère gauche du cerveau) qui fédère et unit les hommes, mais le Mythe (généré par l'hémisphère droit) c'est-à-dire tout ce qui est du domaine des émotions, du ressentit, de l'art, de la métaphore.

Bien communiquer c'est établir un équilibre (subtil) entre l'émotion et la réflexion.

Communiquer c'est être à l'écoute de ses sensations et être réceptif aux émotions d'autrui, être créatif, faire simple tout en transmettant un message lourd de sens...et ça c'est difficile!

Je pense qu'utiliser un langage élitiste, faire preuve de pédantisme où d'arrogance est le meilleur moyen pour "saborder" sa communication, le processus d'identification est directement parasité.
A l'inverse, il faut se méfier de l'excès de sensationnalisme, le pathos et les images sans analyse, aujourd'hui nous vivons davantage dans cet extrême, les médias et les nouvelles technologies de l'information poussant le public à consommer en abondance et de plus en plus rapidement des informations, ce qui débouche sur des gens ayant de plus en plus de connaissances mais sans connaissance approfondie, du "savoir en surface".

Pour élargir le débat à des notions plus métaphysiques, il est fort probable que le monde évolue grâce à des gens simples, ou en tout cas des personnes"adaptables".
C'est à eux que revient la mission de diffuser un message d'amour et de paix; cela se fait au quotidien, sans être payé: cela s'appelle l'Humanité, c'est-à-dire savoir donner et aimer sans arrière pensée.
Cette forme de communication n'est pas ici réservée aux métiers de la communication, elle concerne tout le monde et est la clé de notre bonheur...mais en même temps ce n'est pas un message qui date d'aujourd'hui, de nombreuses personnes simples, qualifiées de folles à leur époque, n'ont eu de cesse de nous le répéter.

Mais je ne désespère pas, le jour viendra où nous prendront conscience de notre divinité intérieure, car c'est bel et bien NOUS le Messie, une personne simple qui parle d'une chose essentielle : L'Amour.

Afin d'illustrer mon billet consacré à la communication, je cite Didier Erasme qui montre que la simplicité est le meilleur canal pour approcher de la vérité...

Les princes n’aiment pas qu’on leur dise la vérité.
C’est ainsi qu’ils évitent la compagnie des sages.
Ils craignent d’en rencontrer qui oseraient leur dire
Plutôt des choses vraies que des choses agréables.
[…]
Lorsqu’elle ne blesse pas
La vérité a quelque chose de simple
Qui fait plaisir
Et c’est aux seuls fous
Que les dieux ont accordé le don
De la dire sans offense.

Didier Erasme

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Voilà un article bien construit et vaste mais qui ne nous fait pas tourner la tête pour autant.

Communiquer peut sembler simple, quand on n'y réfléchit pas, c'est là tout le paradoxe. Rien qu'en observant les gens autour de moi, ma famille, des connaissances, je constate que le problème le plus fréquent est la paresse : par souci d'économiser du temps, on synthétise un max le message en usant et en abusant de concepts, de mots valises et j'en passe. Au final, je pense que tout ce que l'on a voulu dire a lourdement disparu à la trappe. Mais, chose encore plus triste, cette conséquence ne semble pas le moins du monde toucher qui que ce soit. On continue, comme si de rien n'était, notre chemin, en se disant qu'on s'est exprimé et que si l'autre n'a rien compris, c'est tant pis pour sa gueule.

Un petit exemple pour la forme, que je trouve amusant :

J'ai une copine qui a dix-sept ans que je n'ai pas vue depuis des mois mais avec qui je garde le contact, avec qui on parlait récemment des derniers changements vécus. Elle m'a donc appris qu'elle a changé de style vestimentaire. Ainsi, j'ai pu apprendre qu'elle s'habillait désormais beaucoup plus "folk".
On n'est pas dans de beaux draps déjà.
Déjà qu'à la base, "folk" désigne un genre musical, que le mot en lui-même vient du mot "folklorique"... et que donc, à la base, on enferme déjà la musique dans une case (d'ailleurs, je suis heureuse qu'il existe tout plein de groupes et de compositeurs qui créent des morceaux dont les contours sont flous et qu'il est donc difficile de qualifier d'un genre musical ou d'un autre, parce que j'imagine que ça en fait bien chier certains =D)...
Mais alors, qu'est-ce que ça vient donc faire dans le domaine vestimentaire, cette affaire ?
Eh bien voilà, j'ai appris il y a peu que c'était "de la faute à Bershka" et sans doute à d'autres enseignes, qui s'amusent à dire que certaines fringues sont Folk, d'autres sont "Electro", et patati et patata.
Autrement dit, on ne se contente plus d'enfermer la musique qu'on entend dans une case, on va même jusqu'à définir la façon de s'habiller de quelqu'un à un genre musical.
Mais punaise j'appelle ça de la régression. Bientôt, on ne parlera plus que par codes, et forcément toutes les classes sociales n'ont pas les mêmes, ajoutons à cela le lieu géographique et ses divers patois locaux, et j'en passe et des meilleures...

Fichtre. Et si nous parlions TOUT SIMPLEMENT FRANÇAIS pour changer ? Et si nous prenions également un peu plus le temps de vraiment communiquer, de demander à l'autre sa définition et son ressenti de certains mots, pour que nous soyons sûrs de nous comprendre réciproquement ?
AHAH j'entends certains me sortir "bah on n'a pas le temps, on a une vie bien remplie, on travaille et blablabla"... oui, mais on choisit l'ordre de ses priorités et je pense qu'une bonne communication est essentielle et qu'elle ne nous profitera pas qu'à nous mais qu'elle répandra un bien-être tout autour, comme une onde de choc mais sans le choc.

(eh non, je ne t'oublie pas mon grand, faut qu'on se capte)