lundi 27 octobre 2008
Communiquer
Qu'est-ce que travailler dans la "communication"?
C'est un vaste domaine, la diversité des matières qui compose le cursus d'études universitaires en communication en attestent : théories de l'information et de la communication, sémiologie, psychosociologie, marketing, informatique, sciences cognitives, ergonomie, économie, droit, culture générale...
Je conçois le métier de "communiquant" comme la faculté de retranscrire une idée et l'adapter sur différents supports (parole, papier, électronique, audio,...), être le "médium", c'est-à-dire l'intermédiaire entre l'idée et le Signe.
Bien sûr la communication recouvre de nombreux métiers, cela peut passer par le journaliste de presse, le présentateur TV, le chargé de communication d'une Direction de la communication, le publicitaire ou le concepteur rédacteur...
Chaque métier développe ses qualités spécifiques, mais leur point commun est la diffusion d'un message.
Si l'on suit cette idée Jésus Christ travaillait dans la communication en plus de la charpenterie!
Voilà donc l'aspect essentiel de ce métier, et Dieu sait que ce n'est pas donné à tout le monde de savoir communiquer! C'est bien une chose qui s'apprend! D’ailleurs si ça ne tenait qu'à moi j'enseignerai certaines matières de mon cursus universitaire au collège, je pense plus particulièrement à la sémiologie où à la psychosociologie (disciplines passionnantes qui ouvrent l'esprit, surtout quand on a la chance d'avoir des professeurs qui savent communiquer justement!).
Le manque de communication est source de graves problèmes dans notre monde, que ce soit dans la sphère familiale au niveau du couple par exemple, ou à l'échelle d'un pays, la guerre étant l'exemple le plus malheureux et le plus intemporel aussi.
Comment fait-on pour communiquer?
Tout d'abord je pense que communiquer c'est d'abord savoir écouter, anticiper les attentes, les besoins de son interlocuteur, s'imprégner de son être, compatir d'une certaine façon. Quand je dis ça, je ne veux pas dire faire semblant, de manière hypocrite ou avec ironie et cynisme, je pense à une interaction sincère où l'on oublie son Ego sans le dissoudre pour autant mais en l'élargissant par la prise en compte de la vision différente d'Autrui.
Cette première étape est essentielle car l'écoute conditionne ensuite la transmission du message, en effet c'est en adaptant ce dernier au vécu de l'individu que l'on parvient à capter son attention, le faire réagir: on a tous besoin de s'identifier, c'est le principe même de la conception d'un livre ou de la réalisation d'un film.
Nous avons tous garder cette part d'enfance qui nous poussait à nous identifier à des personnages de fiction, des super héros, nous réagissons lorsqu'on nous raconte une histoire qui fait écho à notre vie; Jean De La Fontaine l'avait comprit c'est pourquoi ses Fables ont encore autant de succès au XXIème siècle.
Ainsi la clé de la communication c'est transmettre un message par le biais d'archétypes, de symboles, d'un code compréhensible par tout le monde et qui puisse résonner avec la vie de tout un chacun.
Ce code doit-il être complexe?
Non, au contraire, c'est en allant chercher dans les valeurs essentielles partagées par l'humanité que l'on extrait les meilleurs campagnes de communication. Quoi de plus rébarbatif qu'un professeur de maths en train d'expliquer son équation au tableau...ce n'est pas le Logos (situé dans l'hémisphère gauche du cerveau) qui fédère et unit les hommes, mais le Mythe (généré par l'hémisphère droit) c'est-à-dire tout ce qui est du domaine des émotions, du ressentit, de l'art, de la métaphore.
Bien communiquer c'est établir un équilibre (subtil) entre l'émotion et la réflexion.
Communiquer c'est être à l'écoute de ses sensations et être réceptif aux émotions d'autrui, être créatif, faire simple tout en transmettant un message lourd de sens...et ça c'est difficile!
Je pense qu'utiliser un langage élitiste, faire preuve de pédantisme où d'arrogance est le meilleur moyen pour "saborder" sa communication, le processus d'identification est directement parasité.
A l'inverse, il faut se méfier de l'excès de sensationnalisme, le pathos et les images sans analyse, aujourd'hui nous vivons davantage dans cet extrême, les médias et les nouvelles technologies de l'information poussant le public à consommer en abondance et de plus en plus rapidement des informations, ce qui débouche sur des gens ayant de plus en plus de connaissances mais sans connaissance approfondie, du "savoir en surface".
Pour élargir le débat à des notions plus métaphysiques, il est fort probable que le monde évolue grâce à des gens simples, ou en tout cas des personnes"adaptables".
C'est à eux que revient la mission de diffuser un message d'amour et de paix; cela se fait au quotidien, sans être payé: cela s'appelle l'Humanité, c'est-à-dire savoir donner et aimer sans arrière pensée.
Cette forme de communication n'est pas ici réservée aux métiers de la communication, elle concerne tout le monde et est la clé de notre bonheur...mais en même temps ce n'est pas un message qui date d'aujourd'hui, de nombreuses personnes simples, qualifiées de folles à leur époque, n'ont eu de cesse de nous le répéter.
Mais je ne désespère pas, le jour viendra où nous prendront conscience de notre divinité intérieure, car c'est bel et bien NOUS le Messie, une personne simple qui parle d'une chose essentielle : L'Amour.
Afin d'illustrer mon billet consacré à la communication, je cite Didier Erasme qui montre que la simplicité est le meilleur canal pour approcher de la vérité...
C'est un vaste domaine, la diversité des matières qui compose le cursus d'études universitaires en communication en attestent : théories de l'information et de la communication, sémiologie, psychosociologie, marketing, informatique, sciences cognitives, ergonomie, économie, droit, culture générale...
Je conçois le métier de "communiquant" comme la faculté de retranscrire une idée et l'adapter sur différents supports (parole, papier, électronique, audio,...), être le "médium", c'est-à-dire l'intermédiaire entre l'idée et le Signe.
Bien sûr la communication recouvre de nombreux métiers, cela peut passer par le journaliste de presse, le présentateur TV, le chargé de communication d'une Direction de la communication, le publicitaire ou le concepteur rédacteur...
Chaque métier développe ses qualités spécifiques, mais leur point commun est la diffusion d'un message.
Si l'on suit cette idée Jésus Christ travaillait dans la communication en plus de la charpenterie!
Voilà donc l'aspect essentiel de ce métier, et Dieu sait que ce n'est pas donné à tout le monde de savoir communiquer! C'est bien une chose qui s'apprend! D’ailleurs si ça ne tenait qu'à moi j'enseignerai certaines matières de mon cursus universitaire au collège, je pense plus particulièrement à la sémiologie où à la psychosociologie (disciplines passionnantes qui ouvrent l'esprit, surtout quand on a la chance d'avoir des professeurs qui savent communiquer justement!).
Le manque de communication est source de graves problèmes dans notre monde, que ce soit dans la sphère familiale au niveau du couple par exemple, ou à l'échelle d'un pays, la guerre étant l'exemple le plus malheureux et le plus intemporel aussi.
Comment fait-on pour communiquer?
Tout d'abord je pense que communiquer c'est d'abord savoir écouter, anticiper les attentes, les besoins de son interlocuteur, s'imprégner de son être, compatir d'une certaine façon. Quand je dis ça, je ne veux pas dire faire semblant, de manière hypocrite ou avec ironie et cynisme, je pense à une interaction sincère où l'on oublie son Ego sans le dissoudre pour autant mais en l'élargissant par la prise en compte de la vision différente d'Autrui.
Cette première étape est essentielle car l'écoute conditionne ensuite la transmission du message, en effet c'est en adaptant ce dernier au vécu de l'individu que l'on parvient à capter son attention, le faire réagir: on a tous besoin de s'identifier, c'est le principe même de la conception d'un livre ou de la réalisation d'un film.
Nous avons tous garder cette part d'enfance qui nous poussait à nous identifier à des personnages de fiction, des super héros, nous réagissons lorsqu'on nous raconte une histoire qui fait écho à notre vie; Jean De La Fontaine l'avait comprit c'est pourquoi ses Fables ont encore autant de succès au XXIème siècle.
Ainsi la clé de la communication c'est transmettre un message par le biais d'archétypes, de symboles, d'un code compréhensible par tout le monde et qui puisse résonner avec la vie de tout un chacun.
Ce code doit-il être complexe?
Non, au contraire, c'est en allant chercher dans les valeurs essentielles partagées par l'humanité que l'on extrait les meilleurs campagnes de communication. Quoi de plus rébarbatif qu'un professeur de maths en train d'expliquer son équation au tableau...ce n'est pas le Logos (situé dans l'hémisphère gauche du cerveau) qui fédère et unit les hommes, mais le Mythe (généré par l'hémisphère droit) c'est-à-dire tout ce qui est du domaine des émotions, du ressentit, de l'art, de la métaphore.
Bien communiquer c'est établir un équilibre (subtil) entre l'émotion et la réflexion.
Communiquer c'est être à l'écoute de ses sensations et être réceptif aux émotions d'autrui, être créatif, faire simple tout en transmettant un message lourd de sens...et ça c'est difficile!
Je pense qu'utiliser un langage élitiste, faire preuve de pédantisme où d'arrogance est le meilleur moyen pour "saborder" sa communication, le processus d'identification est directement parasité.
A l'inverse, il faut se méfier de l'excès de sensationnalisme, le pathos et les images sans analyse, aujourd'hui nous vivons davantage dans cet extrême, les médias et les nouvelles technologies de l'information poussant le public à consommer en abondance et de plus en plus rapidement des informations, ce qui débouche sur des gens ayant de plus en plus de connaissances mais sans connaissance approfondie, du "savoir en surface".
Pour élargir le débat à des notions plus métaphysiques, il est fort probable que le monde évolue grâce à des gens simples, ou en tout cas des personnes"adaptables".
C'est à eux que revient la mission de diffuser un message d'amour et de paix; cela se fait au quotidien, sans être payé: cela s'appelle l'Humanité, c'est-à-dire savoir donner et aimer sans arrière pensée.
Cette forme de communication n'est pas ici réservée aux métiers de la communication, elle concerne tout le monde et est la clé de notre bonheur...mais en même temps ce n'est pas un message qui date d'aujourd'hui, de nombreuses personnes simples, qualifiées de folles à leur époque, n'ont eu de cesse de nous le répéter.
Mais je ne désespère pas, le jour viendra où nous prendront conscience de notre divinité intérieure, car c'est bel et bien NOUS le Messie, une personne simple qui parle d'une chose essentielle : L'Amour.
Afin d'illustrer mon billet consacré à la communication, je cite Didier Erasme qui montre que la simplicité est le meilleur canal pour approcher de la vérité...
…Les princes n’aiment pas qu’on leur dise la vérité.
C’est ainsi qu’ils évitent la compagnie des sages.
Ils craignent d’en rencontrer qui oseraient leur dire
Plutôt des choses vraies que des choses agréables.
[…]
Lorsqu’elle ne blesse pas
La vérité a quelque chose de simple
Qui fait plaisir
Et c’est aux seuls fous
Que les dieux ont accordé le don
De la dire sans offense.
Didier Erasme
jeudi 16 octobre 2008
La Jeune fille de l'eau
"J'ai été vraiment surprise par l'originalité de ce film. Et de voir
combien il est émouvant, riche et à plusieurs niveaux de lecture. J'aime
beaucoup son message : l'importance d'avoir foi dans le fait que chacun
trouve sa voie, et accepter parfois de la trouver de façon surprenante
et inattendue. Chaque personne a un rôle à jouer ici bas, c'est un
message important, je trouve. Bien que La Jeune fille de l'eau soit au
départ un conte que Night a inventé pour ses enfants, je crois que c'est
un message qu'il convient de répéter aux adultes."
Propos de l’actrice Bryce Dallas Howard recueillis à New York par Yoann Sardet le 10 juillet 2006
Mercredi
23 août 2006 est sorti en France le film La Jeune fille de l’eau.
J’attendais avec impatience le dernier opus du maître Shyamalan, deux
ans exactement après la sortie du Village. Je ne sais pas si je suis LE
plus grand fan de ce cinéma si original, mais je fais parti de ces
personnes qui ont vu ces films comme des expériences. Chacun des films
du réalisateur m’a fait me poser des questions et a fait écho avec ma
vision du monde. Un peu comme l’écrivain Paulo Coelho le fait mais à
travers ses livres. En ce sens, le cinéma de Shyamalan est celui que je
préfère car il met en images ce que je souhaite voir, ses messages
reflètent le mieux ma philosophie de vie. Pour résumer un peu le
scénario, Cleveland Hepp (Paul Giamatti), le concierge d’un complexe
résidentiel, voit sa vie basculée la nuit où il trouve une nymphe (Bryce
Dallas Howard) dans la piscine. Dotée de dons de voyance, Story est
venu révélé à chacun des habitants de l’immeuble leur avenir, lequel est
étrangement lié au sien. Originaire du « Monde bleu », elle ne pourra y
retourner qu’en évitant les attaques d’un « Scrunt », sorte de loup au
pelage fait d’herbes et chargé de tuer les nymphes égarées. C’est en
décryptant une série de codes avec l’aide de Cleveland et des locataires
que leur destin sera scellé.
Qu’ai-je donc pensé de La Jeune fille de l’eau ?
Tout
d’abord je tiens à dire que j’ai beaucoup aimé. L’histoire de cette «
narf » (sorte de nymphe aquatique issue d’une légende asiatique) qui
rejoint le monde des hommes pour leur faire prendre conscience de leur
place dans l’univers est typiquement « Shyamalanesque ». Nous avons tous
un rôle à jouer, ce rôle n’est pas forcément celui auquel on pense. Ce
conte philosophique, que le réalisateur racontait à ses enfants, est
éclairé par cette idée humaniste à laquelle j’ai toujours adhéré ; la
fin du film illustre magnifiquement ce lien que nous avons tous entre
nous, mais que nous ignorons bien souvent. Les créatures du « monde bleu
» sont là pour nous le rappeler et faire évoluer l’humanité. Le message
des personnages hauts en couleur de l’histoire empreint de spiritualité
semble affirmer que seul l’amour sauvera l’humanité. J’ai tendance à y
croire, même si ici le côté naïf et crédule des personnages nous fait
bien comprendre que l’on est dans un conte de fée.
Tout est
intentionnellement simplifié, personne ne se pose de question quant à
l’apparition de cette nymphe au teint blanchâtre et cela pourrait
refroidir certains spectateurs. Il est en effet nécessaire d’adhérer dès
le début au fait que ce soit un conte, pour pouvoir se laisser
transporter ; et le fait que cette fable se joue dans un contexte réel
avec des adultes peut rendre la chose difficile. Ainsi le film est
davantage « Tout publics » que les précédents, plus divertissant
(attention au loup quand même il fait flipper !), mais faussement
enfantin. Car le message est bien toujours là, aussi profond que dans Le
Sixième Sens, Incassable, Signes, ou Le Village... et c’est cela le
principal à mes yeux ; cela qui me fera préférer La Jeune fille de l’eau
a un autre film de divertissement.
Tous les ingrédients
présents dans ses autres films sont présents : du surnaturel qui émerge
dans le quotidien, une intrigue construite comme un puzzle où toutes les
pièces ont leur importance, la magnifique musique composée par James
Newton Howard et de l’eau, élément important pour le réalisateur,
probablement en raison de sa symbolique.
Le réalisateur ne se
contente pas de reprendre ces mêmes formules, il innove par exemple en
ne terminant pas son film par un traditionnel coup de théâtre....mais en
y réfléchissant bien, le film lui même peut se voir comme un coup de
théâtre à lui tout seul tant il regorge d’idées originales et est
impossible à cataloguer. Conte pour enfants ? Thriller ? Comédie ? Film
philosophique ? Un peu de tout ça en même temps.
Je serai
honnête en disant que quelques petits détails ne m’ont pas plu…preuve
que je ne considère pas Shyamalan comme une divinité et que je garde mon objectivité…
J’ai lu de nombreux articles et critiques
au sujet du film, avant d’aller le voir en salle, ce n’était pas une
surprise de constater que l’accueil de la presse était plutôt froid
comme pour ces films précédents. Pourtant, je dois avouer que cette
fois-ci les critiques étaient recevables.
La critique justement…
Le
réalisateur a dû en souffrir, lui qui semble essayer de fédérer le
maximum de gens autour des idées qu’il véhicule ; le fait que le projet
de ce film fut refusé par les studios Disney a dû renforcer son
isolement, sa frustration et le sentiment d’être incompris.
Un peu
comme Spielberg dont il est considéré comme l’héritier pour beaucoup,
Shyamalan cherche à émouvoir, à diffuser ses messages humanistes
derrière un emballage populaire. Il ne veut pas forcément faire plus
d’argent en attirant un public plus large, mais il veut éveiller leur
conscience, le faire adhérer à sa philosophie. Oui, nous avons tous une
place dans le monde, oui nous sommes tous reliés, il existe une force au
dessus de nos têtes, un plan qui nous est destiné. A nous de décrypter
les signes pour les découvrir.
Oui, mais voilà, on est en droit
d’y croire ou pas. Certains comme moi n’ont pas besoin d’un film pour
suivre cette idée, d’autres ne seront pas réceptifs à ce genre de
message où ne chercheront pas au cinéma ce genre de discours. Il est
impossible pour Night de réunir tout le monde à sa cause, je dirais même
que c’est une bonne chose sous peine de voir son cinéma qualifié de «
totalitaire ». Ce que certains critiques n’ont pas hésité à faire.
Cette
pointe dirigée à l’égard du réalisateur n’est pas fondée à mon avis,
même si La Jeune fille de l’eau aurait gagné à être aéré. En effet
l’histoire ne se déroule que dans les bâtiments et les alentours de la
piscine, une sorte de huis clos causé par la présence du « Scrunt » à
l’extérieur, prêt à bondir. Cette forme d’enfermement était légitime
dans le récit du Village, ici c’est mois évident. Peut être Night a-t-il
voulu retranscrire le monde matériel, cloisonné et sclérosé des
humains. N’empêche que la critique s’est jetée sur ce détail pour y voir
une tentative de l’auteur d’isoler les personnes qui aiment ses films
et leur message (les résidents de l’immeuble) et de les opposer au reste
du monde, assimilé à la créature maléfique.
Le fait que Shyamalan se
soit attribué un rôle relativement important dans le film serait un
moyen pour lui de s’imposer comme un gourou. Il y joue le rôle d’un
écrivain dont le message de ses livres éveillera l’humanité à un autre
niveau de conscience.
Je pense qu’en endossant ce rôle, Night a pris
le risque d’être considéré comme un être prétentieux. Ce dont il se
défend à travers les dialogues de son personnage. Il est clair cependant
que cette technique n’est pas la meilleure pour mettre les gens dans sa
poche.
La critique encore elle, est incarnée dans son film par
le personnage dont le métier est justement d’être critique de cinéma. Le
réalisateur semble s’en prendre à ses détracteurs en se servant de son
film, et c’est ce que je lui reproche. Quiconque ne connaît pas ses
antécédents avec la presse n’y verra probablement rien, mais pour ceux
qui comme moi connaissons cette relation houleuse on ne peut que sortir à
ce moment là de l’histoire. La réalité reprend le dessus un instant.
Ainsi
le personnage du critique est représenté comme un être sans cœur, aigri
de la vie, qui ne comprend rien aux films, privilégie la forme au fond,
et pense détenir la vérité. Il se fera d’ailleurs dévorer par le Scrunt
dès leur première rencontre dans les sous-sols du bâtiment.
Voilà
donc la principale critique que je pouvais faire sur La Jeune fille de
l’eau, le fait que le réalisateur se soit trop impliqué et ait voulu
faire une sorte de bilan de l’ensemble de son œuvre et de sa relation
avec son public en se servant du récit du film.
Je trouve aussi
dommage que le personnage de story, joué par l’excellent Bryce Dallas
Howard, ait été trop peu exploité. Je la préférais dans le rôle d’Ivy, à
l’opposé de celui de story bien plus effacé. Le paradoxe ne s’arrête
pas là si l’on y regarde de plus près, en effet en même temps que Story
voit l’avenir et est timide, Ivy est aveugle et aventureuse. Est-ce un
hasard ?
De la part de M.Night Shyamalan je pense que ça ne l’est
pas. Tout est minutieusement calculé, il semble aimé avoir le contrôle
sur tout. Né le 6 août 1970, Mejo (le M. de son nom) est Lion et si je
faisais un parallèle avec l’astrologie (allons-y !), la mission de ce
signe est d’être le représentant de notre royauté intérieure. Au niveau
le plus élevé de vécu, l’énergie Lion veut faire prendre conscience à
travers ses capacités que l’humain est un être extraordinaire, que nous
sommes tous des rois et des reines, des êtres de lumière.
En ce sens
la fin du film illustre parfaitement cela, encore plus que dans ses
précédents ; néanmoins peut être est-il tombé aussi dans un des dérivés
du signe en mettant un peu trop en avant son ego à un petit moment du
film…
Mais moi-même qui suis Lion, je ne peux pas lui en vouloir.
Il
n'y a pas de hasard, les signes que le destin déposent sur notre route
pour nous aider à traverser des périodes difficiles peuvent prendre
différentes formes; voilà le message le plus important que je retire des
films de Night et de La Jeune fille de l'eau en particulier.
J’attends avec impatience ses prochains films et je suis prêt à revoir cette Jeune fille de l’eau, si mystérieuse.
Bryce Dallas Howard et Paul Giamatti dans La Jeune fille de l'eau (2006) - M.Night Shyamalan
Le Village
Je ne suis pas particulièrement fan des films d'époque mais
paradoxalement je dois reconnaître que l'un de mes films préférés (mon
préféré?) fait partie de cette catégorie... Certainement parce que malgré
les costumes du XIXe siècle, Le Village de M.Night Shyamalan fait
écho à notre actualité.
J'ai déjà rédigé un billet consacré au
cinéma de M.Night Shyamalan, à son style tout en sobriété, en plans
précis et en profondeur de message dont la marque de fabrique est la
révélation finale qui reconstitue toutes les pièces du puzzle et donne
du sens au moindres détails distillés au cours du film. Rien n'est
jamais laissé au hasard, le message véhiculé dans son œuvre laisse
d'ailleurs penser que le réalisateur (mais aussi scénariste, producteur
et acteur de ses films) ne croit pas au hasard...Ses premiers films
célèbres (avant Wide awake et Praying with anger) que sont Le Sixième
Sens, Incassable et Signes ont comme point commun de faire réfléchir le
spectateur, de le mener à se poser des questions philosophiques, pour
peu que son œil regarde au delà du thème fantastique traité.
L'histoire
du dernier film se déroule en 1897, les habitants d'un village isolé
vivent dans la peur de "ceux dont il ne faut pas parler", créatures
menaçantes que personne n'a vraiment vu mais dont la prétendue existence
rappelle régulièrement qu'il ne faut pas franchir les limites du
village. Seul le jeune Lucius (Joachin Phoenix) ne se laisse pas
intimider ni par leurs avertissements, ni par les secrets qui pèsent sur
les aînés du village; encouragé par Ivy (Bryce Dallas Howard), une
aveugle qui l'aime, il projette de traverser les bois...
La vérité se trouvera au bout de la forêt.
Parler
des films de Shyamalan en évitant de raconter le dénouement n'est pas
chose aisée, néanmoins le parallèle avec les États-Unis de l'après 11
septembre peut être établi sans risquer de donner des pistes au
spectateur en ce qui concerne la fin du Village, même si cette étiquette
"film post 11 septembre" collée prestement par les critiques français
fait oublier que cet isolement représenté peut tout aussi bien être transposé chez nous... La peur de l'inconnu n'est pas réservée aux États-Unis, c'est bel et bien un sujet universel et intemporel et on en
attendait pas moins avec Night.
Le film appartient au genre du
fantastique, c'est un film qui fait peur, mais comme toujours chez le
réalisateur, le thème choisi n'est qu'un prétexte : Après les
fantômes, les super héros et les extra-terrestres, ce sont les créatures
issues de contes populaires et autres superstitions qui servent de
support à une analyse de la peur, des effets qu'elle produit, comme de
son exploitation afin de parvenir à ses fins.
Le Village peut
donc se voir comme une métaphore du pays de l'oncle Sam mais aussi de
tout système politique (ou religieux) cherchant à distiller ses valeurs
par la référence au mythe. Dans le film, les anciens qui assurent
l'organisation de la communauté et perpétuent la croyance en des mythes
intouchables agissent avec de bonnes intentions, cet usage du pouvoir
s'apparente clairement à ce qui se fait dans les religions, lesquels
cherchent à fédérer ses disciples et ainsi les contrôler, assurer le
maintien de l'ordre dans la communauté.
Très intelligemment,
Shyamalan met en avant les bons et mauvais côtés de l'utilisation de
cette mythologie, de ce fait le réalisateur différencie clairement ce
qui est du domaine de la superstition (associée aux systèmes de pouvoir
religieux) et celui de la foi.
Foi et religion sont clairement
séparé, les jeunes Ivy et Lucius incarnent cette foi qui efface les
frontières, pousse à se dépasser et à réaliser des exploits; cette foi
est animée par l'amour, à l'inverse de la structure mise en place par
les anciens et régie par des normes, des règlements et des idées
théoriques. La foi issue du cœur ose prendre des risques, remettre en
cause l'ordre établi, révolutionner les petites habitudes mais n'est pas
exempt de frayeur et de doutes, à l'inverse la structure
gouvernementale apporte la sécurité, le confort, la rationalité mais
contraint à des limitations, soumet à des rituels, une hiérarchie.
Pourquoi ai-je tant aimé le Village?
Tout
d' abord pour le style de Shyamalan dont j'ai parlé précédemment,
l'ambiance mélancolique instaurée par la musique de James Newton Howard
(formidables morceaux de violon!) et ensuite pour les questions que
posent le film en ce qui concerne l'ambivalence entre les bonnes
intentions d'un système de pouvoir et les résultats escomptés (L'Enfer est pavé de bonnes intentions), l'appréhension de notre
"réalité", le rôle de l'amour dans notre évolution personnelle. L'amour
y est d'ailleurs représenté sous deux formes bien différentes, celui
parental, protecteur, possessif, sécurisant et quelque peu étouffant de
l'assemblée des anciens pour leur communauté ; l'autre facette de l'amour
se retrouve dans le lien qui unit Ivy et Lucius, lien qui les pousse à
se surpasser, à sortir des sentiers battus et oublier leurs repères... un
amour insécurisant qui effraye par l'absence de lisibilité de ce qui se
présente devant soi.
Le véritable amour peut-il se vivre sans la peur? La peur de se lancer? De perdre l'autre? D’être rejeté?
C'est
cette peur qui transcende la relation et fournit le combustible
nécessaire à la foi en l'autre, à la projection vers l'avenir et à la
dissolution de l'ego au profit du bonheur de l'autre.
L'amour a
besoin d'être mis en danger, garder sa part de mystère, il ne peut
stagner et sentir la naphtaline car il est en constante évolution,
inutile de lui imposer des limites, des codes, des rituels, des
principes, il n'en a cure puisqu'il ne va pas de paire avec notre raison
qui l'ennuie profondément. Le personnage d'Ivy qui est non voyante,
représente parfaitement cette idée d'un amour aveugle qui brise les
conventions et les apparences pour aller chercher l'authenticité de la
personne, son âme, "voir sa couleur".
Et que dire de l'ambigu
personnage de Noah Percy incarné par l'excellent Adrien Brody, fou du
Village, électron libre et réel déclencheur et finisseur de l'intrigue
(à son insu?)...
Il personnifie l'amour impossible, l'amour poussé à
la folie, troisième facette de l'amour située sur l'échelle des nuances à
l'opposé de l'amour rationalisé des anciens du conseil, l'amour
libérateur d'Ivy et Lucius semble être le juste milieu, l'équilibre
parfait entre les élans du cœur et la conscience raisonnée.
Tout
le monde peut s'identifier à ses différentes manifestations d'amour,
qui prennent pour cadre une communauté du XIXe siècle... Une ambiance à "la
Petite maison dans la prairie", le bonheur des choses simples, le contact
direct avec la nature... Je ne dirai pas que c'était mieux avant (ce
serait renier de nombreuses avancées, au moins dans la théorie, en ce
qui concerne les droits de l'homme et l'accès à l'éducation par
exemple) mais je pense qu'il y a certaines choses du passé qui auraient
mérité d'être conservé, en particulier le lien que conservaient nos
ancêtres avec la magie, un respect du mystère.
Bryce dallas Howard dans Le Village (2004) - M.Night Shyamalan
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mercredi 15 octobre 2008
Le cinéma de M. Night Shyamalan
Je suis un énorme fan (le + grand?) des films du réalisateur américain d'origine indienne M.Night Shyamalan.
1992
est l'année des débuts pour Mejo (le M de M.Night Shyamalan), à juste
22 ans il écrit le scénario, produit, réalise et joue dans son premier
film, Praying with anger. Ce film intimiste sur le retour aux origines
d'un américain d'origine indienne fut un échec tout comme Wide awake en
1998.
C'est avec Le Sixième Sens qu'il connaît la renommée dans
ce film joué par Bruce Willis et Halley joey Osment comme acteurs
principaux, le film fut un véritable succès au box-office, classé 10ème
plus grand succès dans l'histoire du cinéma en 2000.
Cette année
là il réalisa Incassable en 2000 (Bruce Willis et Samuel L.Jackson) ,
par la suite débouleront sur les écrans Signes en 2002 (Mel Gibson et
Joaquin Phoenix), Le Village en 2004 (Bryce Dallas Howard et Joachin
Phoenix), La Jeune fille de l'eau en 2006 (Bryce Dallas Howard et Paul
Giamatti) et dernièrement Phénomènes sorti pendant l'été 2008 (avec Mark
Wahlberg).
Night est l'exemple même du réalisateur qui génère
des sentiments contradictoires chez les spectateurs...Adoré, rejeté, son
travail ne laisse pas indifférent, ce qui est la marque des films
indépendants, sauf qu'ici son œuvre profonde et métaphysique s'habille
d'un emballage commercial. En effet sous ses allures des films
Blockbusters, aux thèmes faisant généralement intervenir moult effets
spéciaux et grosses explosions (fantômes, super-héros, extra-terrestres,
créatures des bois...), Shyamalan distille sa philosophie humaniste, sa
foi en l'homme, tout cela sur un rythme relativement lent, laissant les
choses prendre place, les personnages se dévoiler, le moindre petit
élément n'est pas laissé au hasard (d'ailleurs Shyamalan aussi ne croit
pas au hasard!), tout est dans la sobriété, la précision et la
psychologie...tout cela jusqu'au(x) retournement(s) final, marque de
fabrique du réalisateur qui termine son histoire en surprenant le
spectateur, chaque pièce du puzzle trouve sa place et là on se dit
"merde pourquoi je n'y avais pas pensé avant!!!"...mais même si on
devine la fin, on ne boude pas son plaisir!
En y réfléchissant
bien le principal malentendu qui existe entre Shyamalan et ses
détracteurs vient du fait qu'il "ment" en quelque sorte à ce qui
viennent voir ses films, les bandes annonces ne reflétant jamais
l'essence de ses films, Le Village en est l'exemple le plus marquant,
mais en dire plus serait révélé un peu du dénouement... En somme le
problème ne vient pas du réalisateur (lui se "contente" de réaliser,
produire et écrire le scénario! De plus, comme Hitchcock, son maître, il
apparait dans ses films), mais plutôt de l'équipe chargée de sa
communication, de sa promotion, qui se sent obligé de fédérer un public
large par des images chocs et un Teaser angoissant. Tout ses films
prennent ancrage dans un contexte quotidien, anodin, lequel va subir de
profondes transformations par l'arrivée d'éléments surnaturels, prétexte
au message diffusé par Shyamalan, lequel se réfère bel et bien aux
problèmes de notre réalité! Que se soit l'insécurité (post 11
septembre), le rôle des mythes dans les fondements d'une société,
l'ambivalence des bonnes intentions et la force de l'amour dans Le
Village (film historique, politique, romantique et fantastique!) , le
rapport qu'on les hommes à la foi, l'instinct communautaire et les
coïncidences dans Signes, la volonté de trouver sa voie dans la vie,
l'idéalisation du père chez les enfants, le côté indissociable et
l'ambivalence du bien et du mal dans Incassable, le lien qui existe
entre les enfants et le monde de l'invisible, la nécessité d'assumer sa
différence, d'être soi même pour que "l'univers conspire en notre
faveur" (petite référence à Paulo Coelho) dans son plus grand succès le
Sixième Sens ou son plus gros flop commercial La Jeune fille de l'eau.
Ce
qui me plait dans ses films, bien plus que la mise en scène, la musique
incroyable signée James Newton Howard, les acteurs choisis à contre
emplois pour casser leur image (Bruce Willis et Mel Gibson par
exemple!), ou le fait qu'à chaque film il se renouvelle, c'est la
symbolique omniprésente, la foi que Shyamalan fait transparaître dans
ses personnages; personnages imparfaits car comme il le dit ce sont ces
imperfections qui les (nous) empêchent de nous conduire comme les héros
que nous voudrions être, c'est pourquoi le spectateur peut facilement
s'identifier à eux.
L'histoire dans laquelle évoluent les
protagonistes révèlent le caractère bénéfique de certaines épreuves, de
certaines imperfections qui nous bloquent mais en même temps nous donne
la force d'agir. Dans le malheur il existe toujours une lueur d'espoir,
un instinct de survie, rien n'est tout noir ou tout blanc et ce qui ne
nous tue pas nous renforce.
Le personnage d'Ivy, jeune file aveugle,
interprétée par l'excellente Bryce Dallas Howard dans le magnifique
Village illustre à merveille cette idée présente dans l’œuvre de
Shyamalan :
L'amour rend aveugle mais paradoxalement permet d'y voir plus clair.
La
foi de M.Night Shyamalan (hindouiste par ses parents et catholique dans
son éducation scolaire) se trouve dans l'amour, dans ce lien qui unit
les humains et nous pousse à réaliser des choses surnaturelles. Ici il
n'est pas question de religion connue, plus d'une forme de spiritualité
qui ne se réfère pas à un être supérieur imaginé sous les traits d'un
vieil homme assis dans les nuages, mais plus à une énergie, une force
immatérielle présente en nous, à la base de notre humanité et créatrice
de notre univers. Moi même j'adopte une vision similaire de ce que
d'autres appellent Dieu, Allah, Jéhova, ou autre (pourquoi ce besoin de
nommer?), je pense que la foi est quelque chose de personnel et de
subjectif, chaque vision de la vie est une vision différente de la foi,
une interprétation différente du monde en fonction de son expérience, de
son éducation. Souvent ceux qui disent ne pas croire en ce que l'on
appelle communément Dieu, projette cette foi ailleurs, dès lors la
famille, les enfants, les amis, le monde ou/et l'amour deviennent alors
ces points d'ancrage.
Pour en terminer avec M.Night Shyamalan,
derrière ses films au sujet apparemment simple et au discours clair se
cachent entre les lignes des thèmes universels, des questions
existentielles qui mènent à la réflexion (sur notre monde et notre
spiritualité) et ce même plusieurs mois après être sorti de la salle de
cinéma, et ce genre de film est rare de nos jours, c'est pourquoi je ne
me lasse pas de les revoir régulièrement en DVD!
Shyamalan, voilà un
gars que j'aimerais bien rencontrer, lui proposer un scénario de film,
je pense que ce serait le seul réalisateur qui pourrait mettre sur
pellicule mon univers intérieur...
"Le monde est mû par l'amour et se prosterne devant avec crainte."
William Hurt dans le film le Village.
mardi 14 octobre 2008
Paolo Coelho où le réveil des consciences
« Qu'est-ce qu'un prophète ? C'est un homme qui écoute encore les voix
qu'il entendait lorsqu'il était enfant et qui croit toujours en elles. »
Paulo Coelho, La cinquième montagne
Cette
citation est de l'écrivain Paulo Coelho (http://www.paulocoelho.com) et
en tant que fan inconditionnel je voulais écrire un billet sur lui.
D'après une enquête du magazine Lire datant de 1999, Paulo Coelho serait
le deuxième auteur le plus vendu dans le monde, il est publié dans 55
langues et dans 140 pays. Son œuvre a séduit des millions de lecteurs,
d'origine, d'éducation et de mode de vie différents; L'Alchimiste est à
ce jour son livre le plus célèbre, ce conte initiatique est souvent
comparé au Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry ou au Prophète de
Khalil Gibran.
Quel est le secret de cet écrivain brésilien, qui
fut avant l'écriture, dramaturge, metteur en scène et compositeur
populaire pour stars de pop-music brésiliennes, journaliste et
scénariste pour la télévision?
L'homme et le monde sont les thèmes
principaux de l'œuvre de l'auteur, il rappelle le lien qui les unit, en
quoi chaque être est unique et à la possibilité de réaliser "sa légende
personnelle", s'il prend conscience de cette relation en ouvrant les
yeux sur la vie et les signes que le destin met sur notre route...car
l'univers conspire pour que nous puissions découvrir notre rôle à jouer
sur la Terre. Mais bien sûr, cela ne peut se faire sans l'Amour, très
présent chez Coelho, l'Amour est à prendre ici au sens mystique et
universel du terme, l'écrivain parvient parfaitement à faire comprendre
au lecteur par des phrases épurées, simples et sans chichis que ce
sentiment d'humanité est le seul qui puisse nous libérer.
Bien que sa
réconciliation avec la religion catholique fut à l'origine de sa
volonté d'écrire, les livres de Paulo Coelho sont essentiellement
empreint d'une spiritualité qui trouve une adhésion auprès de toutes les
religions, car selon moi l'écrivain fait ressortir l'essence même de la
vie, de notre lien à l'univers, c'est pourquoi ses mots parviennent à
fédérer et aider ses lecteurs.
L'aide, voilà une chose que parvient à
faire l'auteur via ses écrits, en étant accessible et proche de son
public par les thèmes qu'il aborde: les relations amoureuses pour Sur le
bord de la rivière Pièdra, je me suis assise et j'ai pleuré, la folie
et le suicide dans Véronika décide de mourir (mon préféré), le bien et
le mal présent dans Le démon & Melle Prym, la foi dans son 1er livre
Le Pélerin de Compostelle ou la sexualité dans Onze minutes son avant
dernier livre.
Paulo Coelho a souvent été critiqué pour de
mauvaises raisons selon moi, certaines personnes autoproclamées membres
de "l'Intellegentia", pensent en effet que ses livres devraient être
inscrits dans la catégorie "Développement personnel" et non en
littérature...
Je pense que c'est chipoter pour des détails, à mes
yeux l'essentiel est le message transmis et non le médium utilisé; de
plus il est bien connu que c'est par des procédés simples que l'on
parvient à toucher efficacement sa cible.
Ayant lu sa
biographie, j'ai de plus le sentiment que c'est un mec bien, serein,
sage, qui se permet de donner des commentaires sur des choses qu'il a
lui même testé comme la torture en Amérique du Sud, les drogues, les
sectes sataniques, les asiles psychiatriques (ses parents l'ont envoyés à
plusieurs reprises car il voulait être acteur!?!)...
Il a traversé
et apprit de ses nombreuses épreuves pour parvenir à ce qu'il est
aujourd'hui, tel un alchimiste il a transformé un vulgaire matériau en
or...
Voilà l'un des messages principaux de Coelho : nous pouvons
tous faire de grandes choses, nous devons et avons le potentiel pour
être des "guerriers de la lumière", c'est à dire être une personne qui
malgré les difficultés quotidiennes continue à se battre pour ses rêves.
mercredi 8 octobre 2008
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