Les hommes du siècle dernier, les
atroces barbus des années 80 étaient bien certains d'avoir atteint
le bout des connaissances. Avec l’électricité et
l'évolutionnisme, ils tenaient les clés de l'Univers. Leur raison
ne laissait rien dans l'ombre. Ils étaient certains.
Les prêtres
aussi. Cela donna lieu aux batailles que l'on sait.
Aujourd'hui,
quelques poils de barbe traînent encore dans les laboratoires, mais
les certitudes raisonnables sont envolées. Et les Églises, sentant
le vide les ronger par l'intérieur, se rapprochent les unes des
autres, comme des poules malades dans un coin du poulailler. L’œcuménisme, ce n'est pas la tolérance qui l'inspire, c'est
l'inquiétude. Ce n'est pas une renaissance qu'il annonce, mais une
leucémie.
Et l’homme d'aujourd'hui, lâché par
le rationalisme et par l'irrationnel, titube comme un informe à qui
on a volé ses béquilles.
Il va falloir qu'il apprenne à
marcher.
Ou qu'il tombe.
Ou qu'il s'envole.
La Faim du tigre, René Barjavel,
Édition Folio, p. 87.
Note de moi-même :
Le prisme décompose la lumière blanche (unité) en lumières colorées (multiplicité).
Notre dimension physique est construite autour de la multiplicité et de la diversité d'ensembles infiniment petits (atomes, cellules) et infiniment grands (planètes, galaxies), ensembles qui sont à l'image des infinies nuances de l'arc en ciel. En effet, nous ne distinguons pas le passage d'un ensemble à un autre, ni d'une couleur à une autre. Le prisme ce sont nos sens et notre enveloppe corporelle qui nous permettent de percevoir le monde dans cette dimension physique que nous appelons communément "la vie".
À travers une expérience d'élargissement de notre conscience ou par la mort, nous nous affranchissons du prisme et accédons à une vue globale de la réalité :
la multiplicité des couleurs n'est que pure lumière blanche, tout est interconnecté et la séparation une illusion.
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