vendredi 31 janvier 2020
dimanche 1 septembre 2019
Retour sur l'exposition "La Faim du Tigre"
Du 19 au dimanche 25 août, j'expose dans la salle de l’Espace Roumanille une série de peintures numériques inspirées de passages de «La Faim du Tigre», l’essai de métaphysique de René Barjavel publié en 1966.
«Je donnerais tous mes livres pour celui-ci»
René Barjavel
Ce livre est une réflexion sur l’Homme, Dieu et la Vie qui a une place particulière dans l’œuvre de Barjavel.
«La Faim du Tigre» s’articule autour de trois idées principales qui viennent soutenir la thèse de l’auteur.
Barjavel met en lumière la vanité et l’absurdité de la condition humaine et s’interroge sur la violence intrinsèque à toute vie.
Il pointe l’incapacité de l’homme à appréhender et comprendre le monde dans lequel il est plongé au-delà des apparences et de ses sens par nature limités. Enfin, il part à la recherche des traces d’une vérité perdue sur le sens de la vie dont les religions révélées auraient été les dépositaires.
Samedi 24 et dimanche 25 août étaient célébrées les «Journées Barjavel». Cette exposition de dessins s’inscrivait dans le cadre de cette manifestation.
Téléchargez le dossier de presse de l'exposition au format PDF
Article du Dauphiné Libéré (21/08/2019)
Bon, perso je n'aurais pas
autant développé certains points de notre entretien et mis l'accent sur
d'autres, mais c'est tout de même sympa d'avoir écrit cet article. Merci
à Patricia Bilcocq.

Merci à Stan Hanrion pour son article. Par contre "Jung" ne s'écrit pas "Young", mais tout le reste est niquel.
Article du Dauphiné Libéré (27/08/2019)
Une Fake News s'est glissée dans l'article : j'ai lu mon 1er livre de Barjavel il y a moins de 10 ans et je n'étais pas ado. Et dans ce que j'ai lu de l'auteur, même si j'aime bien, c'est surtout "La Faim du Tigre" qui m'intéresse.
Dire que je me suis "épris" de l'auteur est donc un peu exagéré.

Photos de l'Espace Roumanille
Vidéos d'ambiance
jeudi 1 août 2019
lundi 8 juillet 2019
Genesis
« Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme,
qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis,
de la côte qu’il avait tirée de l’homme, Yahvé Dieu façonna une femme… »
(Genèse, 2-21, 22.)
Remarquons d’abord que le début de ce récit est la relation
parfaite d’une intervention chirurgicale : anesthésie, opération, fermeture de
la plaie, opératoire. Ce qui permet de déduire que l’auteur du récit, il y a
cinq ou six mille ans, vivait dans une société où les opérations sous
anesthésie étaient habituelles. En effet, pour « imager » ce qu'il
avait à dire, il ne pouvait faire appel qu'à des éléments familiers à ses
contemporains. Cela ne saurait surprendre que les bien-savants, qui croient
sincèrement être les premiers enfants enfin civilisés d'une longue lignée de
singes et de sauvages.
Ce qui est plus surprenant, c’est cet homme à qui il manque
désormais une côte. Comme il s’agit de la conformation de l’homme par
excellence, de l’homme type, tous ses descendants mâles devraient avoir une
côte en moins. Nous savons qu’il n’en est rien. Mais la science a découvert, il
n’y a pas très longtemps, que les hommes ont effectivement quelque chose de
moins que les femmes. Quiconque a sous les yeux la microphotographie d’une
cellule en train de se diviser a été frappé par l’alignement, dans le noyau,
des chromosomes dédoublés. De chaque côté de la ligne de partage de la cellule,
les chromosomes symétriques se font face, comme les côtes de part et d’autre de
la colonne vertébrale. Comptons ces chromosomes. Chez la femme, il y en a 23
paires. Chez l’homme, combien ? 22 paires complètes et une paire incomplète...
On a d'abord cru que l'homme n'avait que 45 chromosomes. En
regardant mieux, avec des instruments plus puissants, on s'est aperçu que le
46e ne manque pas tout à fait : il en reste un morceau, un moignon.
Au chromosome complet, les biologistes ont donné le nom de X.
Au fragment qui lui fait face le nom de Y. Dans sa double colonne de
chromosomes, la femme a donc une paire XX, symétrique et complète, comme les
autres paires. À la place de cette paire-là, l'homme n'a qu'une paire boiteuse
X Y.
On sait que ce sont ces chromosomes qui sont les facteurs de
l'hérédité. Ce sont eux qui portent les ordres de la vie, de l'espèce, de la race,
de la famille, de l'individu. Or, que se passe-t-il dans les glandes sexuelles
de l'homme quand une cellule se divise pour donner naissance à deux
spermatozoïdes ? Les deux spermatozoïdes vont se partager toutes les
paires de chromosomes, y compris la paire X Y. Un d'eux emportera le chromosome
X, et l'autre le chromosome Y.
Le spermatozoïde X avec tous ses chromosomes complets, s'il
parvient à féconder un ovule, donnera naissance à une fille, dont toutes
les cellules auront 23 paires de chromosomes complètes et symétriques.
Le spermatozoïde Y, qui emporte 22 chromosomes complets et un
vingt-troisième qui n'est qu'un fragment, engendrera un homme, dont
toutes les cellules auront une paire de chromosomes boiteuse et dissymétrique.
On est tenté d'écrire : mutilée...
Je ne sollicite pas les faits, je ne trafique pas le peu que
je sais pour le rendre conforme à une idée préconçue. Vous pouvez consulter
n'importe quel traité de génétique et vous y trouverez cette évidence, avec
photos et graphiques à l'appui :
C'est le chromosome X, le chromosome complet, qui, sorti
de l'homme, donne naissance à la femme. Et c'est ce chromosome X qui manque
à l'homme.
Remplacez le mot chromosome par le mot côte ; et vous
avez le récit biblique, mise en scène symbolique d'une vérité dont ne
comprenons ni la nécessité ni la signification, et dont nos microscopes ne nous
ont révélé que le mécanisme.
Au Commencement, Dieu prit un chromosome à l'homme pour en
faire la femme. Le Commencement continue. Dieu poursuit son opération. Qu'est-ce
que Dieu ? Est-ce le Plan ? La Loi ? La Nécessité ?
Dieu. Il n'y aura pas d'autre nom tant que nous n'aurons pas
trouvé ou retrouvé le vrai nom.
La Faim du tigre, René
Barjavel, Édition Folio, p. 185-186-187.
vendredi 21 juin 2019
Structure intime
Il ne s'agit pas de fonder des ou une
religion nouvelle, mais de s'accrocher au contraire très fidèlement
à celles qui existent et de les pénétrer jusqu'au plus ancien et
au plus intime de leur structure pour tâcher d'y retrouver la vérité
qu'elles y ont oubliée.
La Faim du tigre, René Barjavel, Édition Folio, p. 197
La Faim du tigre, René Barjavel, Édition Folio, p. 197
mardi 18 juin 2019
Ile déserte
Parmi les hommes d'aujourd'hui qui occupent ce lieu et ce
temps, il y a ceux qui se satisfont des progrès accomplis chaque jour dans
l'inventaire de leur Univers.
Il y a ceux qui se réjouissent de la bienveillance du Grand
Contremaître en haut de la cheminée.
Il y a ceux, de plus en plus nombreux, à qui il ne suffit
plus de cataloguer les apparences ni de croire au Père Noël. Ceux qui prennent
conscience que l'essentiel leur manque et croient qu'il n'est pas impossible de
le trouver.
Le trouver où ? Le trouver comment ? Je ne sais
pas.
Si je le savais je le crierais.
La Faim du tigre, René Barjavel, Édition Folio, p. 154.
mercredi 8 mai 2019
YVHV
L'Univers est un livre qui s'écrit
sans cesse en pleine clarté. L'homme est un mot, une phrase, un
chapitre de ce livre. Mais il ne sait plus lire ni en lui-même ni
dans les autres pages. Par son corps animal, il continue de faire
absolument partie du grand fleuve de la création. Il est une goutte
dans le courant, traversé par lui et lié à lui dans sa mobilité.
Il est dedans, par toutes ses cellules. Mais par la pensée il a cru
s'arracher à cette dépendance, explorer le fleuve à sa guise. Il a
perdu le sens du courant. Il continue à être emporté, mais il ne
sait plus où il va.
Il a inventé de nouvelles écritures
qui lui ont fait oublier celle de l'Univers. Il a élaboré des
sciences qui lui ont fait perdre le savoir. Toute son attention est
appliquée à l'apparence des choses et néglige leur signification.
Il est comme un enfant curieux qui suit avec le doigt le contour des
lettres, et qui ne sait pas lire. Il s'est mis à faire l'inventaire
de ce qui est, et ne sait plus pourquoi cela est.
La Faim du tigre, René Barjavel,
Édition Folio, p. 156-157.
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