mercredi 8 avril 2020

La triple conjonction Jupiter-Saturne-Pluton de 2020 / Addendum




Le milieu astrologique attendait de pied ferme l'année 2020. Déjà en 1993, André Barbault écrivait sur le sujet dans le chapitre intitulé “la menace de 2020” (avant “l'envolée de 2026“) dans son livre « L'avenir du monde selon l'astrologie ». Ce chapitre sur 2020 se termine d'ailleurs par ce paragraphe : “On est enclin à se représenter notre continent miné par des forces profondes, rongé par un mal particulier, vivant alors un temps de glaciation. Cela ressemble à une maladie sinon à une intervention chirurgicale de la communauté européenne.

André Barbault (1921-2019) est le spécialiste de l’astrologie mondiale qui a développé la technique de l' “indice cyclique”, découverte par Henri Gouchon (1898-1978 ). Barbault est celui qui a prédit dès 1955 “une étape capitale pour le communisme et l’Union Soviétique à la nouvelle conjonction Saturne-Neptune de 1989”. Dans un article rédigé en 2011 et intitulé “Aperçu sur les pandémies”, l’astrologue avait également anticipé une pandémie au cap 2020-2021. Ce document est gracieusement mis à disposition de Fabrice Pascaud.

Je me souviens d'il y a quelques années au Centre d'Astrologie Humaniste de Sylvie Lafuente Sampietro, le sujet avait été évoqué en début ou fin de cours. L'amas de planète en Capricorne laissait entrevoir une période de contraction, de repli, une rigidification du monde mêlé à une transmutation accélérée des institutions et de nombreuses tensions. À l'époque j'imaginais un coup de frein à la mondialisation, une montée des nationalismes, une droitisation de la société et éventuellement le retour à une sobriété suite à des restrictions économiques.

Avec le recul, on peut constater que l'on ne s’était pas trompé, mais j'avoue qu'avec ce virus, les consignes d'hygiène et le confinement, je n'aurais pas imaginé que les transits actuels soient aussi littéralement interprétables. L'isolement et l'encadrement saturnien de nos actions causés par le coronavirus plutonien, invisible et source de peurs irrationnelles (ou pas), la propagation de ce dernier sous l'effet expansif de Jupiter. Et puis cette triple conjonction Jupiter-Saturne-Pluton pile poil sur le Jupiter du thème de la République chinoise de 1949.

Beaucoup de choses ont été écrite sur le sujet, et d'autres l'ont fait mieux que moi, à commencer par Michaël Mandl et cet article d’une grande richesse

Sur son site consacré à l’astrologie mondiale, Astro Popote dresse le tableau des cycles sur la période 2020-2026, d’où doit émerger du chaos un autre monde.

L’astrologue Fabrice Pascaud a pour sa part réalisé une vidéo très détaillée sur la période 2019-2016 à la lumière de l'astrologie mondiale. Je vous la conseille vivement.

Afin de contextualiser cette triple conjonction, quoi de mieux que la lecture de cet article excellent de Guillaume Cosnier, auteur du foisonnant site Cinquième Soleil : l'astrologue revient sur le transit de Pluton en Capricorne, dont la course dans ce signe s'étend de 2008 à 2023.

Venons-en maintenant à l’ajout que je comptais apporter à mon propre article.


Pour compléter mon propre article sur la triple conjonction Jupiter-Saturne-Pluton, je souhaitais mettre l'accent sur l'écho de la crise actuelle avec le XVIe siècle. En effet, la conjonction Saturne-Pluton en Capricorne qui se produit en 2019 et 2020, rappelle la même conjonction de 1518 à 1520 (en Capricorne également)


Au XVIe siècle, cette conjonction Saturne-Pluton (le 3 janvier 1518 à 4° Capricorne) fut suivie quatre ans plus tard par une conjonction Jupiter-Pluton (le 18 janvier 1522 à 12° Capricorne) et, deux ans après, par une conjonction Jupiter-Saturne (le 30 janvier 1524 à 09° Poissons).

Jupiter-Saturne-Pluton : les mêmes acteurs sont en scène aujourd'hui, les conjonctions Jupiter-Pluton et Saturne-Pluton ayant lieu en Capricorne également, seule la conjonction Jupiter-Saturne (21 décembre 2020) se produira en Verseau (00°29) et non en Poissons comme au XVIe siècle. 

Pour rappel, cette période passée est celle de la confrontation entre le protestantisme naissant et le catholicisme. Martin Luther placarda en octobre 1517 sur les portes de l’église de Wittemberg ses 95 thèses condamnant le commerce des indulgences (la rémission des péchés contre de l'argent) pratiqué par l’Église catholique.

Le catholicisme incarnait le pouvoir structurant de l'époque, aujourd'hui la ferveur religieuse est remplacée par le dogmatisme idéologique : idéologie productiviste, avec la croissance économique comme divinité et les actionnaires pour apôtres... idéologie elle même héritière de l’Éthique protestante (cf. "l'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme" de Max Weber). La boucle est bouclée. 

À ce propos, dans son livre "Nature et spiritualité", Jean-Marie Pelt (1933-2015) avait abordé la liaison entre puritanisme protestant et capitalisme américain. J'avais retranscrit la page 179 de cet ouvrage passionnant, qui illustre parfaitement la source de la dégénérescence contemporaine. Extrait : 

« La Réforme conduite par Calvin devait cependant aboutir en Angleterre à une forme de christianisme plus austère, le puritanisme. Les puritains anglais critiquaient les vestiges de la tradition catholique dans l’Église anglicane. Ils regrettaient que ses ornements et ses rituels rappelassent par trop les catholiques. Hostiles aux traditions, à la sentimentalité, au luxe, à l’irrationnel qu’ils considéraient comme aussi inefficace qu’inutile, ils revendiquaient un culte sans apparat, une morale stricte allant jusqu’à contester les divertissements dominicaux. Persuadés de vivre au plus près des pratiques des premiers chrétiens, ils avaient conscience de constituer une élite au cœur des religions anglicanes et même réformées.
[...]
Ils ne condamnent nullement la richesse. Ils n’en font cependant pas étalage et ne lui reconnaissent de valeur morale que si, favorable au développement des entreprises, elle s’investit dans le capital. Quelle meilleure définition du capitalisme : par un glissement sémantique très suggestif, les biens… c’est le Bien ! La pauvreté, le malheur, le Mal.
Ce capitalisme puritain, à l’origine du grand capitalisme américain, n’est pas ostentatoire, afin de ne point susciter de jalousies. Il se veut moral. De puissantes et discrètes fondations humanitaires sont créées. Rien de comparable avec le capitalisme financier et spéculatif d’aujourd’hui où l’on achète et revend des entreprises dans le seul but de réaliser immédiatement un maximum de profit et dans le plus parfait mépris des salariés, simple variable d’ajustement dans les bilans. Ce capitalisme-là est parfaitement immoral, mais une attitude prédatrice à l’échelle planétaire. Il a réussi ce tour de force d’instaurer pour la première fois dans l’histoire une seule et unique civilisation : celle de l’argent. »

Les mouvements de contestation de notre modèle de société (gilets jaunes, collapsologues, écolos, ouvriers, fonctionnaires, etc...) sont à l'image de ce que fut le protestantisme à l'égard de l'Église catholique. Ceux qui manifestent critiquent les mesures d'austérité, la destruction des services publics et l'indulgence du pouvoir envers une élite fortunée qui connaît toutes les magouilles pour échapper aux impôts et multiplier ses privilèges... le tout en se drapant derrière un vernis de Greenwashing pour légitimer leurs actions en jouant la carte de la culpabilisation. Cependant le décalage entre le discours moraliste et les actes (CETA, OGM, glyphosate, voyages en avion, conflits d'intérêts, "guerres pour la paix", etc) a généré un sentiment d'injustice qui devrait atteindre un point de non-retour avec les conséquences du coronavirus et du Krach boursier en cours. 

Et petit détail à ne pas oublier : si le Covid-19 est la cause du développement de la récession historique mondiale que l'on va vivre, il n'empêche que le krach n'a pas été provoqué par le virus, celui-ci en est l'accélérateur et l'amplificateur. Le krach était annoncé depuis longtemps, en 2019 il était même annoncé imminent. Je pense qu'il est nécessaire de marteler cela pour éviter que la pandémie ne serve de bouc émissaire afin de mieux blanchir les responsables de la crise économique qui va tout balayer

Le confinement actuel donne du temps pour se poser, étudier, analyser et comprendre les fondements de notre civilisation. J'espère que cette quarantaine forcée accéléra la prise de conscience collective, afin de contrebalancer le côté destructeur du transit de Jupiter et Saturne sur Pluton. Malheureusement chez le commun des mortels, c'est souvent par le choc de la destruction que s'opère la remise en cause des schémas et habitudes toxiques

À l'inverse, pour ceux qui gouvernent le commun des mortels, le choc est parfois utilisé pour faire perdurer et amplifier un système politique "plutonien" (dans sa symbolique la plus infernale).

Ordo ab Chao 

Pour appuyer ce dernier point, je vous renvoie au documentaire "La Stratégie du Choc" basé sur le livre de la journaliste canadienne Naomi Klein paru en 2007. Il révèle la stratégie mise au point par l'ultralibéral Milton Friedman (Prix Nobel d’économie en 1976) qui conseilla aux hommes politiques d’imposer immédiatement après une crise des réformes économiques douloureuses avant que les gens n’aient eu le temps de se ressaisir. Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d’état, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plongent chaque individu dans un état de choc. Après le choc, nous redevenons des enfants, désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. Les réalisateurs Michael Winterbottom et Mat Whitecross illustrent le propos du livre à travers de nombreuses images d'archives.

Espérons que cette voie ne soit pas celle choisie par nos dirigeants. Le chaos qui va s'installer risque cependant de rendre le climat explosif car si un nouveau monde doit naître, cela ne se fera pas sans de fortes contractions. André Barbault écrivait dans «L'avenir du monde selon l'astrologie» (j’ai débuté et je termine mon article par ce livre) que la nouvelle conjonction Jupiter-Saturne (21 décembre 2020) au semi-carré de Neptune (4 janvier 2021) et au carré d’Uranus (17 février 2021) devrait être "source notamment de conflits sociaux aggravés par un écart en cours jamais autant approfondi entre la pauvreté et la richesse…"

Dans le livre en question, l'astrologue poursuit l'étude des transits avec la période 2025-2030 qu'il voit comme "la meilleur période du siècle", rien de moins : 9 cycles sur 10 ascendants, il y aura un enchevêtrement d'aspects harmoniques. 

Extraits : "Nous sommes alors dans une ère de révolution scientifique, de magie technologique, avec une avancée en fusée d'innovations et de prouesses, pointe supérieure d'un mouvement général d'une cité terrestre en pleine dynamique constructive et installée dans un monde de foi et de solides certitudes. Économie prospère, coopération pacifique, tout est réuni pour que soit vécu un éden. La position centrale et harmonique de la conjonction Saturne-Neptune est surtout expressive d'une promotion des couches inférieures de la population mondiale, d'une élévation sensible du niveau de vie des déshérités, d'une victoire sur la misère gagnée dans une solidarité sans précédent [...] On imagine tout autant une humanité libérée de la guerre et gagnée par l'utopie d'un rassemblement de l'espèce humaine dans un idéal d'unification du monde. C'est ici que se lève le grand rêve du XXIe siècle, sa noble échappée mystique. C'est pourquoi ces années devraient faire date dans l'histoire de l'humanité."

De quoi rester optimiste.

Bon par contre c'est pas le même tableau pour la 5e décennie, mais on a le temps de voir venir...

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