« Une image symbolique qui présente un intérêt tout
particulier est celle de Superman. C’est une constante dans l’imaginaire
populaire qu’un héros soit doué de pouvoirs supérieurs à ceux de l’homme
commun, d’Hercule à Siegrfied, de Roland à Pantagruel et jusqu’à Peter Pan.
Souvent, la vertu du héros s’humanise, et ses pouvoirs plus que surnaturels ne
sont plus que l’excellence d’un pouvoir naturel, l’astuce, la vitesse, l’adresse
guerrière, l’esprit syllogistique et l’esprit d’observation comme on en trouve
chez Sherlock Holmes. Mais dans une société nivelée où les troubles
psychologiques, les frustrations, les complexes d’infériorité sont à l’ordre du
jour, dans une société industrielle, où l’homme devient un numéro dans le cadre
d’une organisation sociale qui décide pour lui, où la force individuelle, si
elle n’est pas exercée dans l’activité sportive, reste humiliée par la machine
qui agit à la place de l’homme et détermine ses mouvements mêmes, dans une
société de ce genre, c’est le héros positif qui doit incarner, au-delà de toute
limite, les exigences de puissance que le citadin ordinaire nourrit sans
pouvoir les satisfaire. »
Umberto Eco, 1995 - De Superman au surhomme - Éditions Le Livre de Poche (p.24)
Jordane et Super Mélyne
Crédit photo : Stéphanie Lehu
1 commentaire:
Génial les nanas!
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