jeudi 14 février 2008

Chats échaudés

En cette fin septembre se promenait
Une jolie chatte noire au ventre blanc.
A son cou sept anneaux cliquetaient
Et renvoyaient la lumière du temps.

La noblesse de sa démarche féline,
La sensualité de ses courbes
Tout était gracieux même sa queue fine.
Elle ne se plongeait pas dans la bourbe
Mais était joyeuse et généreuse.
Vêtue d'un poil de timidité,
Une distance somme toute respectueuse,
La minette était bien entourée
Sans pour autant connaître celui
Qui l'accompagnerait sur les toits
Pour s'unir dans le gris toutes les nuits,
Partager tendrement leur "Sheba"...

Les feuilles ne furent pas seules à rougir
Quand souffla le signe de la Balance...
Ainsi mad'moiselle se laissa dire
Avec raison que ses yeux immenses
De séductrice venaient troubler
Un matou hirsute mais pas sans charme.

Ce dernier suivait les coussinets
De cette princesse, sans hâte ni vacarme.
Les ronronnements plein de tendresse
Et les miaulements gênés du chat
Flattaient la chatte qui par des caresses
Remerciait son amoureux maintes fois.

Elle oscillait à sa grande surprise
Entre l'espièglerie d'un p'tit chaton
Et des instincts sauvages sans balises.
La tigresse griffait son compagnon,
Se laissait aller sans peur d'être sotte...
Ce chat de gouttière un peu fleur bleue
Prenait plaisir à être sa pelote,
Ou former un cœur avec leurs queues.

Des nuages assombrirent le ciel
Puis sur leurs museaux tombèrent des gouttes.
Les deux chats vivaient leur lune de miel
De même que les cumulus sans doute;
l'eau et la joie étaient abondantes.
Leur pelage mouillé formait une seule
Et même fourrure brune et ruisselante :
Deux pièces réunies d'un puzzle...

jeudi 31 janvier 2008

mardi 22 janvier 2008

vendredi 18 janvier 2008

Sténopé


"Discrète" et "cadrée" sont des adjectifs qui lui vont,
"Consciencieuse" et "réfléchie" ça lui irait aussi,
Néanmoins son âme est plus contrastée dans le fond,
Polysémique comme le sont toutes ses photographies...

L'appareil en bandoulière elle cristallise l'instant,
Se sert de l'image comme support à son inconscient,
Cette créature matérialise son monde personnel,
Rappelle la subjectivité de tout visuel.
Jouer avec l'angle de vue, colorer, refléter,
Flouter le rendu, changer la luminosité :
En apprentie déesse elle modèle son univers,
Y retranscrit ses émotions, ses rêves, son enfer.

A travers l'acte créateur de l'art et de l'amour
Elle libère sa si belle sensibilité spongieuse
Qui se déverse sur une épaule fidèle pour toujours
Ou sur du papier blanc: Deux pistes pour la rendre heureuse.

Face à la lumière crue du réel en décalage,
Elle se faufile en se montrant sage comme une image.
Notre peur de l'inconnu nous pousse à choisir un masque,
Cette fille en a choisi un pour feinter les bourrasques.
C'est l'intimité qui permet à sa pellicule
De révéler toutes ces couleurs qui décorent sa bulle.
Peut être est-ce pour cela qu'elle se plonge dans sa chambre noire,
Car toutes les perles et trésors se cachent dans des tiroirs...

Ses yeux verts mobiles traduisent son esprit en éveil
Et ses sourcils finement aiguisés règlent l'objectif;
Tout est source d'inspiration, du miroir au soleil
Tout passera par le filtre de son hiéroglyphe.

Photogénique mad'moiselle pourrait vivre sous les flashes
Tant son charme simple et naturel fait qu'elle se détache
De ces stéréotypes qui inondent les magazines.
Elle préfère s'habiller du secret qui met en ruines
Les gens malhonnêtes et fait croître chez moi le désir.
Elle réserve à l'initié ses plus jolis sourires,
Ses airs faussement timides et la sensualité
De ses lignes harmonieuses, de sa crinière détachée...

Tout photographe sait que l'érotisme naît du mystère,
Mais elle dissimule aussi pour garder sous contrôle
Ce torrent de sentiments qu'elle offre à l'être cher,
Dès lors nos fleuves ne font qu'un, nos résistances s'envolent...

dimanche 13 janvier 2008

La jeune femme de la colline

Je connais une jeune femme qui vit sur une colline
Élevée au dessus d'un village de mineurs,

Travailleurs de fond qui toute la journée s'échinent,
Assombris par le charbon, l'absence de lueur...
Immaculée la fille semble s’enivrer d'air pur,
Manger le soleil qui éblouit son sourire
Et par son écoute remplacer les points d'souture...

S'engouffrer pioche à la main n'est pas dans sa mire,
Tâcher des couleurs de la surface des cadres blancs
Est sa passion, sa manière d'extraire de son âme
Pléthore d'émotions bouillonnantes et vrai talent.
Heureux je suis d'aimer follement cette jolie femme,
Aux caresses si douces et au cœur si extensible.
Nichés sur sa colline nous explorons nos contrées,
Infinies, riches de secrets avant inaudibles.
Enlacés, le coup de grisou est assuré...

mercredi 28 novembre 2007

BIG BANG

Big Bang dans mon cœur de terrien,
Des milliards d’étoiles dans la tête,
Ce jour de fin de cycle porcin
Où de la vie sur ma planète
Tu insufflas par ce baiser,
Lien entre la princesse de la Lune
Et mon Soleil qui sans reflet
N’éclairait que de vastes dunes…

Jusqu’à ce jour en quête de sens
D’une vie laissée en héritage,
Je me nourrissais d’une carence,
De philosophies de tous âges,
J'colmatais une structure branlante
En acceptant le négatif
De racines insécurisantes
Pour vivre en mode évolutif.

Chaque marche de cette introspection
Accentuait la solitude,
Fidèle amie qui de questions
Berce l’esprit privé de quiétude,
Tout en inspirant l’artiste
Qui combat face à son miroir
Cet adversaire qui lui résiste
Mais en qui il se doit de croire.

On se débat tant bien que mal
Avec notre peur de l’inconnu,
Lire dans les cartes, le thème astral,
Le secret divin mettre à nu,
Je voulais cerner l’omniscient,
J’ai appris que Dieu est Amour,
L’esprit ne l’approche qu’inconscient,
A travers toi je le savoure…

Vivre ce mystère indéchiffrable
En enlaçant ton corps exquis
Apaise mon âme de gentil diable
Car dans le pain ce qui nourrit
Ce n’est point sa formule chimique,
Alors je goûte ta peau si douce,
M’émeut de cette vue idyllique
Tandis que ton charme m’éclabousse.

Si la théorie disait vrai,
Qu’une explosion nous engendra
Et qu’E égal MC²,
Quand ton corps vibre entre mes bras
Je devine cependant l’AVANT,
L’instant qui précède le chaos :
Un lieu calme sans espace ni temps,
Nous et l’infini en cadeau…



lundi 19 novembre 2007

Lhu(n)e

Et si l'esprit de la Lune s'incarnait?