vendredi 14 juin 2013

Le langage symbolique de l'astrologie

Extrait de mon mémoire de Master en Sciences de l'information et de la communication, sur le thème de la communication externe de l'astrologie pour une recherche de légitimité.


La cohérence que revendique l’astrologie se trouve dans une théorie générale de l’ordre symbolique

L’idée d’une correspondance entre le microcosme et le macrocosme évite de poser le rapport astres-hommes en termes physiques. La réciprocité analogique permet en effet de rejeter toute idée de causalité. L’astrologie devient alors « un langage où le ciel est le signifiant et l’individu le signifié ; elle traite précisément, sur le plan symbolique, de l’union du signifiant et du signifié. Cela suffirait à penser que les astres ne déterminent pas ce qu’est l’individu mais l’expriment. »

Dans cette hypothèse, l’astre et l’homme deviennent les signes, les indices d’un ordre symbolique transcendant. Cette instance sur le code symbolique est commune à deux grands courants de la pensée astrologique : L'astrologie ésotérique et l'astrologie psychologique.

Les différents ésotérismes, alchimiques, cabalistique, astrologique, reposent sur une croyance commune : il existe une réalité ultime, une vérité, un principe général qui ordonne l’univers.
Seuls les symboles ou les allégories peuvent l’évoquer. Les codes profanes (« exotériques ») ne dévoilent de cette réalité qu’une image appauvrie ou des éléments dispersés ; Au contraire, pour les ésotérismes, « la perception des analogies, en établissant des correspondances entre les différents niveaux de la réalité, tendrait à dégager des foyers de sens appelés symboles d’où rayonneraient des expressions diverses de la grande unité ».

L’astrologie ésotérique ou initiatique n’a plus besoin de trouver un statut épistémologique ; elle tourne délibérément le dos à la science. Elle n’est plus un savoir que l’on cherche à s’approprier : elle devient un tremplin, l’ascèse qui conduit à la mutation globale du savoir et de la conduite. La saisie de la réalité ultime et/ou la découverte du statut de l’être au sein du devenir cosmique deviennent le but, la nécessité, la justification première et dernière, la seule exigence.

L’astrologie peut alors être considérée comme un code sacré, dont la fonction consiste à révéler l’aveuglement des codes profanes ou des pratiques signifiantes qui ne sont pas en même temps des exercices spirituels ou des initiations. 
La « logique » de l’astrologie, qui entraîne l’initié dans une ronde infinie de rapprochements analogiques, d’associations d’idées, serait elle-même le constat que tout code, fût-il le plus noble, doit finalement se briser (et l’astrologie n’échappe pas à cette fatalité) pour permettre à la réalité ultime d’apparaître.

C’est d’ailleurs là un thème banal des quêtes mystiques, pour lesquelles la plupart du temps la Vérité est indicible, muette, comme figée au-delà du bruit et de la fureur du monde. Mais l’astrologie initiatique est avant tout une quête individuelle, dont le secret, intransmissible, doit être, pour et par chacun, retrouvé : « Il faut la vivre quotidiennement, la méditer jour et nuit, et celui qui s’adonne à elle de tout son être saisit son ésotérisme comme un initié saisit le secret de l’incommunicable ».

Source :
André Barbault, De la psychanalyse à l’astrologie, Ed. du Seuil, Paris, 1961.
Raymond Abellio, L’Esprit moderne et la tradition, Ed. Grasset, Paris, 1955.
Alexandre Volguine, L’Esotérisme de l’astrologie, Danglès, Paris, 1953.



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